• 29 avril 2024
  • Mis à jour le 29 avril 2024
  • 4 minutes de lecture
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C'est validé pour Faustine Noël !  Trois ans après les Jeux de Tokyo, la championne de para-badminton s'est qualifiée pour participer aux Jeux Paralympiques de Paris à partir du 29 août prochain. Retour sur le parcours de cette joueuse exceptionnelle. 

Crédit photo : droits réservés Faustine Noël

Faustine Noël est née un 25 décembre. Ça ne s’invente pas. A-t-elle été gâtée par la vie ? Née prématurée, elle est atteinte d’une infirmité motrice cérébrale. Ce qui ne l’a jamais empêchée d’avoir des projets et de les réaliser. Jusqu’à faire partie du cercle restreint et admiré des athlètes médaillés aux Jeux Paralympiques. Faustine n’est pas née avec une raquette et un volant à la main mais peu s’en faut. Ses parents pratiquent tous deux le badminton. 

Et lui transmettent leur passion «  Mon père évolue toujours à un très bon niveau – en vétéran – sur le plan national. » Elle commence à jouer vers dix ans. Avec les valides. À l’époque, elle sait qu’elle a « un petit problème avec sa jambe droite » mais ignore tout du monde du handisport. Dix ans de plus et elle découvre le para-badminton lors d’une démonstration. Elle est repérée par Lucas Mazur, alors n°1 mondial en simple et Sandrine Bernard, responsable du para-badminton à la Fédération.

Un retour payant

Elle se laisse convaincre de les rejoindre afin d’intégrer le circuit national puis international. « Pour pouvoir voyager… » En 2015, la Rennaise remporte ses premiers championnats de France en simple et en double dames. « J’ai lancé deux campagnes de crowfunding pour poursuivre mon évolution. » Retour payant : Faustine devient vice-championne du monde en simple en 2015. L’équipe de France lui ouvre les bras. S’en suivent deux titres de championne d’Europe en double mixte avec Lucas Mazur et deux titres de vice-championne d’Europe en simple.

« Tout ne s’est pas fait du jour au lendemain. La pratique de haut niveau bouleverse votre quotidien, les études, la vie privée… » Depuis 2018, l’entraînement, c’est 5 à 8 fois par semaine. « Au moins deux heures par jour, davantage à l’approche des compétitions. » Faustine est une habituée de la salle +2 Bad Arena à Cesson-Sévigné. Fidèle à son entraîneur des débuts, Loris Dufay, elle est également accompagnée Régionale de la performance.

En parallèle, la jeune femme suit une formation en kinésithérapie à l’IFPEK de Rennes. En tant que sportive de haut niveau, elle peut aménager ses horaires.

« J’étais en master environnement à Rennes 1 mais je n’y mettais pas la même intensité que dans le sport. C’est important de trouver un projet qui nous apporte un équilibre et nous assure une après-carrière sportive. » Les pieds sur terre. Mais des étoiles dans les yeux quand elle évoque les Jeux. « Olympiques ou paralympiques, je crois que l’enthousiasme est le même quand des Français sont médaillés. »

Aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020, la badiste du REC est alignée dans trois épreuves : simple dame, double dames et double mixte. Un programme dense et les montagnes russes côté émotions. Médaillée d’argent en double mixte mais 4e place en double dames.

« Ça a été difficile mentalement et physiquement avec parfois 2 voire 3 matchs à disputer le même jour. » Aux championnats du monde fin 2022, à Tokyo, elle rafle l’argent en double dames et le bronze en simple dame et double mixte. Mais reste sur sa faim : « Perdre en demi-finale en mixte, c’était un peu une contre-performance. »

Après avoir connu les Jeux sans public pour cause de Covid, Faustine envisage Paris 2024 comme une nouvelle expérience. 

« La médiatisation des athlètes paralympiques est aujourd’hui plus importante. C’est une bonne chose que les gens puissent découvrir tous ces handicaps, se familiariser avec ces corps différents. »

Faustine Noël

Elle-même se considère avant tout comme une pratiquante de badminton « comme les autres ». Un sport qu’elle apprécie « parce qu’il combine un côté très physique et la technique, la tactique. » Elle joue avec les valides à un niveau régional. Volant en main, Faustine compte bien s’envoler très haut.

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